La ruche Dadant
Le nom de la ruche Dadant vient de son inventeur Charles Dadant (1817-1902) né sur les terres françaises et mort sur le sol américain. Son premier but en immigrant aux Etats-Unis, était d’y établir une exploitation viticole, mais cela ne se réalisa pas et il se tourna vers l’apiculture. On commençait à laisser de côté les ruches à cadres fixes pour s’orienter plus vers celles à cadres mobiles, les rendements étaient plus conséquents et on pouvait réutiliser les cadres après la récolte.
La ruche de type Dadant 10 cadres est la plus utilisée en Europe.
La partie inférieure (corps) est posée sur un plancher qui est la plupart du temps pourvu de grillage qui permet de lutter contre les varroas. La ruche Dadant la plus courante contient 10 cadres de dimensions 420 mm x 270 mm (largeur x hauteur) chacun avec une épaisseur de bois de 24 mm. Les dimensions du corps de la ruche sont de 500 mm x 430 mm sur 310 mm de hauteur. L’apiculteur récoltera le miel dans les hausses d’une hauteur de 170 mm contenant neufs cadres. La hausse ne contenant que 9 cadres permet un espace inter-cadre plus grand, ce qui permet aux abeilles un travail plus aisé donc des alvéoles plus régulières et légèrement plus profondes. Chaque élément de la ruche se superpose, est interchangeable et peut se séparer facilement. Une ruche Dadant produit jusqu’à 20 kg de miel par hausse et peut contenir plus de 60.000 abeilles ouvrières.
La ruche Langstroth
Le révérend Lorenzo Langstroth (1810-1895) est considéré l'inventeur du principe du «bee space ». Ce principe étant que l’espace inter cadre optimal est 37 mm (de centre à centre), que tout espace de plus de 10 mm (3/8 inch) sera bouché par les abeilles avec de la cire et que tout espace de moins de 6 mm (1/4 inch) sera bouché par les abeilles avec de la propolis. On le surnomme d’ailleurs le père de l’apiculture américaine moderne.
La Langstroth, appelée aussi « standard » est la ruche la plus répandue aux Etats-Unis et le second modèle de ruche utilisé en Europe. La ruche Langstroth se conduit en ruche divisible verticale à bâtisse froide, c’est-à-dire que le corps et les hausses, sont de même taille et les cadres perpendiculaires au trou de vol sont de même format.
Comme la Dadant c’est une grande ruche qui est utilisée quand les miellées sont abondantes. Cette ruche est également intéressante en terme de mécanisation, car les tous les éléments ont la même taille. Pour cette raison, c’est la plus utilisée aux Etats-Unis et au Canada où les gros producteurs ont automatisé un grand nombre étapes de la récolte.
Certains apiculteurs optent pour la ruche Langstroth de section carrée, d’autres pour les rectangulaires dont les dimensions en longueur et en largeur sont proche de la Dadant. Pour la France, les apiculteurs ont choisi une ruche Langstroth de 10 cadres appelée «Langstroth européenne» qui a des dimensions extérieures de 510 mm x 420 mm pour une hauteur de 238 mm et des hausses de même dimensions. Mais la base de toutes les ruches Langstroth est le respect du principe « bee space ».
La ruche Voirnot
L’abbé Jean-Baptiste Voirnot (1844-1900) a mis au point une ruche cubique. En termes de taille elle est entre la Langstroth et la Dadant. D’une dimension intérieure de 360 x 360 x 360 mm, elle respecte bien la forme de la grappe d’abeilles. Elle est très utilisée dans les régions aux hivers longs et rigoureux, car elle peut contenir de belles réserves et convient donc aux rigueurs de l'hiver. La ruche Voirnot est utilisée par les apiculteurs des pays de l'Europe de l'Est ainsi que dans les Alpes, en Suisse, en Allemagne et dans les pays du Maghreb.
C’est une ruche verticale à bâtisse froide avec hausses, toutes les dimensions ont été réfléchies pour le bien être de l’abeille. Les dimensions intérieures de la ruche Voirnot sont de 360 mm × 360 mm × 360 mm. Cela offre un espace de stockage suffisant de provisions (miel et pollen) lors de l'hivernage. Il existe deux grandeurs de hausses : l’une d’une hauteur de 170 mm, l’autre de 200 mm ce qui équivaut approximativement à la moitié de la hauteur du corps. Les dimensions des cadres du corps de 330 mm × 330 mm évitent un éloignement pour la recherche de subsistance lors de grands froids. Celles des cadres des hausses sont de 135 mm × 330mm ou 155mm × 330mm.
La ruche Warré
La ruche Warré a été développée au XXème siècle par l'Abbé Eloi François Émile Warré (1867-1951), religieux et apiculteur français. Son objectif était d'avoir une ruche permettant une apiculture la plus rentable possible, optimisée pour l'hivernage et respectueuse de l’abeille.
La ruche Warré est composée de corps dont les dimensions intérieures sont de 300 x 300 sur 210 mm de hauteur. Ces corps légèrement plus petits que les Voirnot peuvent servir de corps de ruche, de hausse, de ruchette et de nucléi (pour l’élevage). Il n'y a qu'un type de cadre avec 2 faces de 500 cm2 d'alvéoles.
Cette ruche apporte de nombreux avantages lors des manipulations par sa légèreté et ses petites dimensions. Toutes les opérations et les récoltes deviennent ainsi moins physiques. Un élément plein de miel ne pèse un peu plus de 15 kg, l'utilisation d'un seul type de cadre et d’un seul type d’élément simplifie la gestion du matériel, conduit à avoir peu de matériel non utilisé et tout est mieux rentabilisé. Il est intéressant de récolter au fur et à mesure que les éléments sont operculés pour limiter l'élévation en hauteur des ruches. L’hivernage en général se passe plutôt bien dans ce type de ruche, que ce soit pour des grosses colonies sur deux éléments ou pour des petites sur un seul élément. Les abeilles durant les froids intenses et impromptus peuvent rapidement se déplacer d’un cadre à l’autre. Elles ont juste à monter ou descendre de quelques centimètres pour passer par-dessus ou par dessous le cadre : les abeilles ont donc toujours du miel à proximité en cas de refroidissement dans la saison.
La ruche Kenyane
La ruche Kenyane, que l'on trouve aussi sous l'appellation ruche horizontale ou ruche KTBH ("Kenyan Top Bar Hive" en anglais), a été développée par le Dr Maurice V. Smith et le Dr Gordon Townsend de l'Université de Guelph au Canada. Elle est inspirée par les ruches traditionnelles, creusées dans un tronc d'arbre et posées horizontalement sur des tréteaux (Crète, Corse, Espagne, Lituanie). Ce projet fut parrainé par l'Agence canadienne de développement international (ACDI) dans le cadre d'un projet initial de quatre ans à l'étranger qui a débuté au Kenya en 1971.
La ruche kenyane originale a été conçue pour être accrochée à des arbres ou des poteaux : suspendre la ruche à une certaine distance du sol la protège des animaux sauvages et domestiques, ainsi que des fourmis et des scarabées. Elle est une ruche sans cadre et à un seul niveau, dans laquelle les rayons de cire sont suspendus à des barres amovibles. Ces ruches de forme rectangulaire sont plus de deux fois plus longues que les ruches à cadres à plusieurs étages couramment utilisées dans le monde Occidental. Elles sont généralement sédentaires et autorisent des méthodes d'apiculture qui n'interfèrent que très peu avec la vie de la colonie.
Les ruches horizontales à barres ont du succès auprès des apiculteurs pratiquant une apiculture naturelle, ainsi qu'auprès de ceux n'ayant pas un large accès aux matériaux et à l'équipement nécessaire à la construction de ruches complexes qui nécessitent des mesures précises : les dimensions de cette ruche généralement font 24 cm de hauteur pour 105 cm de longueur environ pour la version la plus simple. Plus le climat est chaud et moins haute sera la ruche, pour éviter que les cadres ne s’effondrent. Les trous d’entrée de 8 mm sont placés en bout de ruche, ce qui permet d’avoir le couvain au début et les réserves de miel vers le fond de la ruche. La forme en V de cette ruche respecte la forme de la grappe d’abeille. Le cadre dépourvu de fil est assez fragile surtout en période chaude, mais rendu plus résistant par cette forme en V. L’idée des paroix inclinées n’est pas nouvelle : on a retrouvé en Crête des ruches en poteries, aux côtés inclinés, datant d’avant notre ère.
La ruche Zander
C’est une ruche née il y a que quelques dizaines d’années en Allemagne. Les fabricants ont essayé de lui donner toutes les qualités des ruches existantes sans les inconvénients. La base est la ruche Langstroth, puisque comme elle, la Zander est une divisible verticale a bâtisse froide respectant le système « bee space ». La ruche Zander existe en différents modèles (ruchette, classic, Liebig, Profi...) avec un nombre différent de cadres (6, 9, 10, 11 et 12 cadres). Ils ont tous des profondeurs et une hauteur identiques et permettent donc l’utilisation des mêmes cadres. Seule la largeur de la ruche change pour chaque modèle.
La ruche Zander est une ruche divisible verticale à bâtisse froide, c’est-à-dire que le corps et les hausses, sont de même taille. Comme la Dadant et la Langstroth c’est une grande ruche qui est utilisée quand les miellées sont abondantes.
Les ruches en paille et naturelles
La ruche en paille est une ruche ancestrale, fabriquée en utilisant une méthode traditionnelle et des matériaux naturels. Les ruches en paille sont des ruches de biodiversité : le miel emmagasiné est laissé aux abeilles, comme cela se passe dans le cas d’une colonie naturellement installée dans un tronc d’arbre creux.
Une ruche en paille s’intègre parfaitement dans un projet de permaculture ou de jardin sauvage.
La ruche panier du Cameroun
Une ruche naturelle, construite dans la roche à Madagascar